J'ai
digéré mon cancer et appris à vivre
Pendre
confiance dans nos capacités d'auto-guérison
Prendre confiance dans nos capacités d’auto-guérison
Voici le texte d’une conférence donnée
à Tours il y a environ 1O ans : J’ai ajouté en italique
quelques remarques faits actuellement ( 2OO2)
Le terrain est tout a dit Pasteur sur son lit de
mort : effectivement , je pense que des milliards de microbes,
virus et autres saletés nous assiègent, mais ils sont
impuissants dans un organisme qui sait se défendre.
Comme tout le monde, je confiais autrefois mes
maladies au docteur . Je voyais la maladie comme la saleté sur
une assiette : il y a moi, assimilé, vous l’avez compris
à l’assiette immaculée et d’autre part, la saleté
venue de l’extérieur ; cette saleté est traitée
par un spécialiste en vaisselle, avec le remède " Paic
Citron " à large spectre d’action
Je confiais mon corps à la Médecine
comme ma voiture au garagiste, jusqu’au moment où j ‘ai eu la
certitude que " LE CORPS SAIT MIEUX QUE QUICONQUE COMMENT
SE DEFENDRE "
J’ai eu la chance d’avoir deux maladies
officiellement graves qui m’ont acculé à réfléchir.
Le 3 septembre 198O, je consulte un urologue car
la surface théoriquement arrosable par un homme debout, qui fonde
la supériorité de l’homme sur la femme depuis des millénaires,
tend vers zéro. J’apprends alors l’existence dans ma vessie d’un
petit polype endormi ; un an plus tard, réveil en fanfare,
petit polype avait grandi et un beau jour, sur un sentier de grande
randonnée, j’ai une miction rouge : LA REALITE S’IMPOSE,
j’urine du sang au sens propre (disons ici au sens exact )
Je me précipite ventre à terre chez
mon urologue et là, mon vocabulaire s’enrichit des mots " hématuries
" et " reséquer ". Reséquer
ne veut pas dire séquer à nouveau, mais abraser une tumeur
de la vessie ( d’après Larousse).
Plus généralement, reséquer
veut dire couper une partie malsaine d’un organe pour rétablir
la continuité des parties saines. Je comprends maintenant l’inquisiteur
du moyen –âge : il brûlait vif son patient de façon
à rétablir la continuité de son corps malsain avec
l’âme supposée saine. L’inquisiteur est historiquement
le premier reséqueur. Cher auditeur, quand vous enlevez un petit
coin pourri dans une poire, vous reséquez sans le savoir.
En, octobre 1981, mon chirurgien resèque donc ; il m’électrocoagule
une immense tumeur qui avait débordé, me dit-il je n’ai
pas trop compris de quelle façon. Il en profite pour faire un
prélèvement qu’il va envoyer au laboratoire Origet pour
analyse.
Le laboratoire précise
que j’ai une tumeur maligne baptisée " carcinome "
en latin médical, carcinome vésical ( c’est à dire
de la vessie) à cellules transitionnelles, type papillaire, Grade
2. D’après ce que j’ai compris cet adjectif transitionnel est
ce qui différencie les cellules d’une tumeur bénigne de
celles d’une tumeur cancéreuse. Toutes ces précisions
j’y ai réfléchi beaucoup plus tard. A l’époque
je m’en souciais comme d’une guigne, car je n’avais pas éprouvé
le besoin de chercher dans le dictionnaire le sens du mot "
carcinome " ; si j’avais cherché à l’époque
et vu que " carcinome " désigne une tumeur
cancéreuse, cela m’aurait fait un petit choc.
J’avais été quand même un peu
alerté quelques temps plus tard : avant de m’opérer,
on m’envoie me faire irradier à Bretonneau ( un des hôpitaux
de Tours), pour " ne pas qu’il y ait de dissémination
" m’a-t-on précisé. Le Français moyen,
classe à laquelle j’ai l’honneur d’appartenir, sait que "
lorsqu’on fait des rayons " c’est qu’il y a du cancer là-dessous.
Mon urologue (Docteur Besancenez) me parlait d’un énorme polype,
cela ne me fait ni chaud ni froid : qui n’a pas son polype de nos
jours ? J’ai appris depuis que lorsque la tumeur envahit complètement
la vessie et surtout commence à s’infiltrer, il est trop tard :
il faut enlever la vessie complètement, sinon les métastases
ne sont plus contrôlables. Quelques années plus tard, j’arriverai
à ce stade critique, et il faudra bien alors me donner des motifs
autres que la présence d’un inoffensif polype pour justifier
de me faire enlever toute la vessie !
En attendant j’ai un premier aperçu de la
spécialisation en matière médicale, car après
cette opération j’avais des mictions extrêmement douloureuses
( je pissais des lames de rasoir diraient les sauvageons) : je
demandais dons à mon urologue comment soigner cela, mais ce dernier
me renvoya à mon médecin de famille, la douleur, je présume,
n’étant pas resécable.
Cela me rappelle un humoriste qui remarque qu’un
bon spécialiste connaît énormément de choses
sur un domaine très pointu, donc à la limite, le meilleur
spécialiste connaît absolument tout sur exactement rien.
Mon chirurgien est un excellent chirurgien ( Il n’est pas professeur
à la faculté parce qu’il n’a pas voulu m’a confié
un professeur de la faculté), mais c’est un homme pressé. :
il n’a pas eu le temps de lire un livre manuscrit où je conte
ma guérison, ce qui est normal puisqu’il s’occupe des malades,
et non des biens portants
En résumé, QUAND ON A UN CANCER,
OU QUE VOTRE CONJOINT VOUS TROMPE, on est généralement
le dernier averti, et enfin, si vous voyez des mots latins dans un compte-rendu
médical, consultez le Grand Larousse, ou un professeur de latin :
l’abracadabrantesque cache souvent des vérités redoutables :
Mais il se peut que vous teniez à rester dans le flou, ce qui
est beaucoup plus fréquent qu’on ne le croit. Alors là,
pas de problèmes, il vous suffira de vous laisser bercer par
un jargon gréco-latin entremêlé de quelques néologismes
à l’usage des avertis. (Ainsi des années plus tard,
Michel Dagon dont je parlerai dans une 2° conférence, est "
suspect de néoplasie profonde ". Si vous êtes
néoplasique mes chers amis ,vous avez un cancer)
Un mois après, mon réséqueur
me dit qu’il reste un bout de tumeur, qui, soit aurait été
oublié la première fois, vu l’énorme tumeur qui
existait, soit aurait repoussé. On résèque donc
à nouveau, ; mais peu de temps après (un ou deux
mois) encore un bout de tumeur ! !Le
chirurgien m’explique tranquillement qu’il va m’enlever un bout de vessie.
Là je commence à réagir : tant que la Médecine
s’administre sous forme de pilules et de mots gréco-latins, je
suis soumis comme un petit chien, aucune objection non plus à
ces " resécages " qui demandent quand même
une anesthésie totale ; mais là il s’agit de me séparer
définitivement d’une partie de mon précieux corps, fut-ce
un millimètre carré de vessie, je me sens devenir conservateur
Or chance ! Le propre frère de ma femme
est urologue ( mais il est à Marseille). Il est admis premier
au concours de l’internat de Marseille, ce qui lui a valu d’être
choisi par l’équipe du célèbre Commandant Cousteau.
Grâce à lui je vais avoir accès à l’un des
deux plus grands " pontes " de l’urologie en France,
l’ancien professeur de mon beau-frère : le Professeur Kuss,
Hôpital de la Pitié Salpêtrière
. Au lieu de couper, le professeur Kuss va "
étinceler " ce morceau de tumeur rétif. A Paris
on étincelle, et en province on électrocoagule, ce qui
est exactement la même chose mais avec plus de panache :
( Paris sera toujours Paris). Je me dis qu’étincelé par
un professeur étincelant, la tumeur va disparaître, volatilisée
par le prestigieux professeur !
Deux mois plus tard, nullement intimidée par
le prestige parisien, la tumeur avait repoussé ; toutefois
le professeur, au lieu de m’examiner avec son appareil ( une sorte de
loupe que l’on introduit in situ), me demande poliment d’uriner dans
un verre, regarde la belle couleur de mes productions aqueuses et me
félicite en empochant 400 francs : Ne voyant rien de rouge
dans ces productions, je suppose qu’il en a déduit que rien ne
repoussait : qu’il n’y avait pas de récidive comme on dit
au pays des urologues !
Je reviens à Tours allégé
mais content ; hélas, pas pour longtemps. Des accès
de fièvre me prennent ; je reviens à Paris en ambulance,
les étincelles avaient fait long feu ! Le Professeur Kuss
conclut comme le Docteur Besancenez de Tours : Il faut couper l’endroit
où cette tumeur pousse, repousse et rerepousse. (Avoir attendu
m’aura coûté la moitié de mon rein gauche, en effet
ce rein était totalement bloqué quand je suis revenu à
Paris par la tumeur qui obstruait le canal de l’uretère faisant
communiquer rein et vessie).Le mieux est l’ennemi du bien, non seulement
on va m’enlever quelques centimètres carrés de vessie
mais j’aurai perdu un demi-rein de ne pas avoir fait confiance au Docteur
Besancenez que je n’ai jamais vu contrôler par un coup d’œil sur
un verre une récidive possible.
Ces séjours en hôpital parisien sont
très instructifs : on est d’abord patient par définition,
puis par nécessité ; il ne reste plus qu’à
le devenir par choix, ce qui est le début de la Sagesse.
On est environné de blouses blanches. Sous
ces blouses vous avez du 4° année ou de l’interne, du véritable
docteur, voire du professeur, enfin le Professeur Kuss lui-même
dans une blouse toute raide. Le nombre de phrases qui sortent en haut
de la blouse est inversement proportionnel à la position hiérarchique
de la blouse. Il y a surtout un flot de blouses très efficaces :
les infirmières en généra très sympathiques ;
Rentré chez moi, me revoilà chez
mon urologue de Tours ; il va effectivement faire ce qu’il préconisait,
à savoir enlever le petit bout de vessie avariée où
la tumeur avait solidement pris racine. : travail qu’il fera remarquablement,
et il devra réimplanter l’uretère, vu que le morceau enlevé
était justement à la jonction uretère –vessie.
Néanmoins, me
faire couper en petits morceaux même par un spécialiste
confirmé ne me sourit nullement et JE PRENDS LA DECISION DE
GARDER MA VESSIE ( du moins le morceau qui reste) quoiqu’il arrive :
on doit mourir un jour, c’est en tout cas une rumeur persistante, et
tant qu’à faire autant mourir entier.
J’en arrive donc au stade moral du "
foutu pour foutu " : c’est un état béni,
car ainsi acculé, je me décide à agir pour de bon :
sinon, à l’instar de Monsieur tout le Monde, ma tendance naturelle
est de reproduire le comportement des moutons de Panurge sans en changer
un iota ; vous savez tous ce qu’il advint à ces moutons
imitateurs : Un mouton tombe à la mer ; aussitôt
chaque mouton se dépêche d’en faire autant, chaque mouton
bouscule les autres pour sauter plus vite, chaque mouton est rempli
de la terreur qu’il n’y ait pas assez de place pour son saut à
lui, l’urgence absolue est de faire comme le voisin, et pour cela un
seul remède : la vitesse ; Vite, vite, Msieur-Dame
il n’y en aura pas pour tout le monde, proclament tous les publicistes,
ouvrez vite, achetez vite dépêchons-nous. Schnell fissa
rapido.
Le chirurgien a prévenu mon épouse dés
la première opération, mon carcinome se terminera dans
une dizaine d’années au maximum par l’ablation de la vessie,
vu la tumeur spécialement maligne dont je suis affublé.
Il n’est pas du tout, lui, partisan de la vitesse, il parle avec
ses 25 ans d’expérience tumorale comme il me dira plus tard,
il énonce un jugement précis, scientifique, statistique,
que ma femme ne me redira que beaucoup plus tard : De fait si j’ai
10 ans de vessie devant moi pourquoi m’alerter maintenant ?. J’ai
eu de la chance d’avoir senti que j’étais engagé dans
un processus inéluctable de disparition de ma vessie
Je suis prêt à toute médecine
parallèle ou perpendiculaire pour guérir. J’essaie la
" macrobiotique ". J’avais assisté à
Tours à une conférence de Madame Rivière, grande
prêtresse de la chose. Je ne vais pas vous faire tout un cours
sur la macrobiotique, des personnes plus qualifiées que moi ont
écrit là-dessus. En bref, cette dame me recommande un
régime de divers ingrédients, généralement
japonais, en quantités assez floues mais très petites
(surtout pour moi qui suis gros mangeur), avec de plus la recommandation
de boire le minimum.
J’ai tenu ce régime trois jours ! Au
bout de ces trois jours je suis " sur les genoux "
et j’ai des difficultés même pour monter un escalier… J’arrête
donc en me disant que si un régime alimenta ire suffisait
à guérir d’un cancer, cela se saurait. Mon beau-frère
urologue (sorti mage de sa promotion) n’a jamais entendu parler
de cela et surtout de cette façon là dans toute sa carrière ;
et je suppose que vous non plus qui êtes ici ce soir. C’est du
reste pour ce motif que je fais cette conférence.
Deux mois après je rencontre Monsieur Fujisaki
( qui enseigne alors le yoga à mon fils) ; c’est justement
lui qui a fait venir Madame Rivière à Tours donner une
conférence sur la macrobiotique. Je lui explique que j’ai suivi
trois jours en tout et pour tout, ce régime dit numéro
7 ( pour les gens très malades). Mais s’exclame-t-il des
gens se sont guéris ainsi et il me donne un témoignage
écrit par un docteur américain Satilaro : "Rappelé
à la vie" - livre édité chez Calman Lévy.
Ce livre m’a convaincu et après avoir enterré
ma vie de carnivore tourangeau dans un mémorable gueuleton pour
les 40 ans d’un collègue, à nous le riz complet, les algues,
le millet, l’avoine, le gruau (céréale dont je retiens
facilement le nom) ; je dis " nous "
car ma femme va tenir le même régime que moi, par solidarité.
Au bout de trois jours je suis encore "
sur les genoux ", mais elle, non : c’est déjà
un premier résultat significatif, alors que je suis beaucoup
plus résistant que mon épouse ( par exemple je peux
faire jusqu’à 300 Km de vélo dans la même journée,
elle se déclare fatiguée après seulement une centaine
de km) ; Pour la macrobiotique, elle tient le coup. Je continue
donc le régime numéro 7
Je vais fondre comme neige au soleil : de
78 à 8O kg je vais arriver aux environs de 6O en quelques mois,
et la tumeur pendant ce temps ? En octobre 1987, il y en a toujours
une mais qui s’est stabilisée, or avant ce régime, il
y en avait plusieurs qui repoussaient entre deux résections.
Pendant presque un
an, cette tumeur va m’accompagner. Au début, mon urologue m’examine
tous les deux mois environ, en octobre, décembre 1987, puis février
1988 : il n’y a toujours qu’une tumeur. A la fin je n’irai plus
le voir, car pour un urologue, toute tumeur déclarée doit
être réséquée sur-le-champ. Or, je ne
veux plus du tout être endormi, électrocoagulé,
ni chirurgiqué d’aucune façon. Je veux justement réveiller
toutes les facultés de défense de mon corps
Cette année 1987-1988 va être très
agréable. Je fais officiellement un régime, mais en fait
je m’empiffre copieusement de céréales, céréales
que j’ai appris à cuisiner et à apprécier. Je ne
mange plus ni beurre, ni lait, ni sucre, ni fruits( ce qui est plus
embêtant) et bien entendu pas de viande ni fromages. Cela paraît
vu de loin comme une grande performance, alors qu’il n’enest rien :
on s’habitue très vite, en tout cas j’ai eu la chance de m’habituer
très vite. J’ai ainsi l’auréole d’un " dur du
régime " alors que je n’enai aucun des inconvénients
puisque je mange à satiété des mets qui me plaisent.
Je me souviens d’un sarrasin avec un peu de Tamari que je déguste
comme du rôti d’agneau ( pour le plaisir car il n’y a pas de ressemblance..)
Mon premier succès va être tout à
fait inattendu. Je vous ai dit que j’avais deux maladies, outre ce carcinome
j’avais une recto-colite hémorragique – maladie qui se traduit
par des crises où lorsque vous allez à la selle, vous
vous videz en même temps de votre sang et de saloperies effroyables
d’aspect : seule la cortisone à haute dose, sous forme de
betnésol arrête ce genre de poussées. La médecine
ne sait actuellement pas d’où vient cette maladie ; en tout
cas cela faisait plus de vingt ans que je la traînais : au
départ cela se traduit par des saignements inoffensifs mais quotidiens,
pour déboucher au bout de quelques années sur des crises
de plus en plus fréquentes, une ou deux par an.
J’ai justement eu un début de poussée
en commençant la macrobiotique : Je n’ai pris que très
peu de betnésol puis plus rien. Depuis 5ans (donc 15 ans maintenant
en 2002), je n’ai eu aucune crise : je ne m’y attendais
pas du tout. J’avais même eu un entretien avec un professeur gastro-entérologue
du CHR de Tours qui m’avait déconseillé ce régime ;
en effet je lui avais dit qu’il était hors de question que je
prenne 6 comprimés de salazopirine par jour ( remède préventif
spécifique de cette maladie), car mon régime recommandait
le minimum de boissons et de médicaments : je ne voulais
pas passer ma journée à boire des cachets. Cette guérison
n’a donc rien à voir avec le jeûne que je ferai plus tard,
c’est un succès du entièrement à la macrobiotique.
Je note en passant que ma femme qui avait un eczéma
depuis 20 ans, a vu disparaître cet eczéma en trois mois
de macrobiotique : là encore, surprise totale. Christine
ne faisait ce régime que pour m’accompagner, et pas du tout pour
se guérir de quoi que ce soit ! Je précise aussi
que ma femme qui était enrhumée chaque hiver que Dieu
fait n’a plus jamais de rhumes. Toutes ces petites retombées
améliorent quand même la vie..
Je suis donc à l’époque dans l’euphorie
totale. En résumé, au bout d’un an d régime, le
carcinome est certes toujours là, mais il a le bon goût
de ne pas proliférer. ; je n’ai plus aucune crise de rectocolite,
ma femme a de nombreuses améliorations de santé totalement
imprévues ; la seule privation réelle pour moi
est la suppression des desserts ; car pour moi, le droit au dessert
devrait être inscrit dans la Charte des droits de l’homme.
Je m’habitue fort bien à cette tumeur, comme
les gens qui habitent près de l’Etna, une éventuelle éruption
du volcan ne les empêche pas de dormir et heureusement, sinon
savoir par exemple que nous sommes condamnés à mort dans
les 100 ans qui viennent serait fortement déprimant. Toutefois,
en novembre 1988, l’Etna se réveille, ; mes mictions redeviennent
rouges et ce n’est qu’un début : ; des caillots de
sang énormes vont être expulsés, si énormes
que 7 mois plus tard, l’un d’eux restera en travers, obstruant la " plomberie ".
Je sens que mon nerf érecteur ne tient plus qu’à un fil
( ce fameux nerf disparaît souvent lorsqu’on enlève la
vessie, ce qui n’est pas un mince motif de la conserver cette vessie)
On m’avait bien dit
qu’en macrobiotique, La quantité tue la qualité ;
me voilà maintenant disposé à obéir
comme un mouton pour réduire les quantités. D’abord je
commence un jeûne qui va durer une semaine du 119 au 26 novembre
1988. Ceci est mon premier jeûne médical et, ma foi tout
se passe bien ; je continue à aller en vélo au lycée,
puis je me fais véhiculer par mes collègues, mais plus
par peur de faiblesse que par faiblesse réelle.
Pour sortir de ce jeûne, je demande conseil à
Madame Rivière : Elle préconise : 5 cuillères
à café de divers ingrédients, une pincée
de "gomasio," deux tasses de boisson, et 120 grammes de céréales
par jour ( on a envie de demander avant ou après les repas..).
Cela va être dur, surtout la soif ; quand je vois le sang
qui sort de mon corps, je suis hautement motivé pour boire le
moins possible, car il semble que dans mon corps en folie, les liquides
que j’absorbe me vidangent le système sanguin.
Pour savoir ce que la Faculté pense de ma
vessie, je vais me faire des échographies. Pour quel docteur ?
me demande la secrétaire. Pour le Docteur X lui dis-je, cette
lettre étant employée à longueur de journée
dans mon métier de prof de maths. La secrétaire du radiologue
va calligraphier scrupuleusement à la place du médecin
prescripteur : " Docteur X ". Je suis très
satisfait du Docteur X, puisque le docteur X c’est moi ; en fait
c’est plus Christine que moi-même, nous sommes docteurs associés.
Nous allons quand même marquer des points ;
le 17 janvier, soit exactement deux mois après le début
des hématuries ( c’est à dire du sang dans les urines
que j’ai comparé plus haut au réveil de l’Etna), disparition
soudaine des hématuries ; me revoilà dans la confrérie
des jaunes clairs. Je crie victoire aux 4 coins de l’univers familial.
Mon beau-frère m’informe que cela ne signifie rien, que d’énormes
tumeurs peuvent ne pas saigner et vice-versa ; sans doute apprécient
les docteurs X, mais en attendant celle-là de tumeur ne saigne
plus. En fait le sang reviendra dans quelques semaines.
C’est quand même assez dur : pas de
légumes, peu de boissons, je me dessèche sur place, mais
j’envoie moins de mon sang dans l’atmosphère : Six à
sept cent grammes de liquides quotidiens au lieu d’un litre et demi
préconisé par la Faculté. J’ai des coups de pompe
terribles : j’y regarde à deux fois avant de monter un escalier
et prendre une cuillère dans un tiroir me demande une énergie
ahurissante. Ma tension est de (8-4) me déclare l’infirmière
de mon lycée, car l’infirmerie du lycée Choiseul est devenue
mon G Q G, et les jours où je dois travailler aussi l’après-midi,
je m’y repose entre Midi et 14 heures.
Mon poids est de 55 Kg et je commence à
être fatigué pour de bon ; Monsieur Fujisaki, Shokou
pour les intimes, me fait du shiatsu deux fois par semaine : cela
consiste à appuyer sur différents points répartis
sur ce que les orientaux nomment les méridiens. L’un de ces méridiens
est dit méridien de la vessie et croyez-moi, celui-là
je le connais bien. Je peux dire à coup sûr quand il sollicite
ce méridien grâce à une sorte de picotement dans
le nez, car ce méridien passe aussi par-là. Je sors de
ses mains complètement épuisé.
Le second point marqué va être beaucoup
plus fort : je m’étais fait faire trois échographies,
en décembre, février et avril, sur prescription du Docteur
X. Or dans un premier temps, catastrophe : sur la seconde échographie,
la tumeur paraissait plus grosse que sur la première, et du coup
j’avais été tenté de tout abandonner ; j’ai
même alors commis quelques écarts de régime. Le
11 avril I988, regardant à nouveau ces échographies, je
vois que je me suis trompé : au lieu de lire les commentaires
des deux radiologues, j’aurais mieux fait de lire directement les mesures
affichées sous les clichés (Je vous dirai plus tard si
vous me le demandez pourquoi j’ai pris deux nouveaux radiologues au
lieu de mon radiologue habituel). Le cœur battant je me précipite
chez mon radiologue habituel : il voit les deux clichés
et me dit : " Ah ! Monsieur Gruau, " c‘est
beaucoup plus mauvais " ( sous-entendu, voyez ce qui se passe
quand on veut se soigner seul). Quelle joie
que ce " beaucoup plus mauvais ! Regardez les dates
lui dis-je et il les regarda très étonné ;
il commença aussitôt à atténuer soin jugement
précédent ! Il avait cru un instant que la plus mauvaise
échographie était la plus récente. Il est évident
que soin inconscient ne pouvait pas envisager un seul instant le contraire !
Ce qui est prodigieux c’est qu’aussitôt il modère son jugement !
Finalement les deux échographies ne sont pas si différentes
dit-il et je suis certain qu’il me dit cela en toute bonne foi.
Dès ce moment là, ma confiance dans
la macrobiotique et dans le jeûne est devenue inébranlable
Mon régime de famine avait réduit le carcinome qui avait
ensuite légèrement progressé avec un régime
plus élargi.
Heureusement que j’ai eu ce message d’espoir, car
avril et mai vont être très durs. En effet je perds mon
sang à flots ( en urinant). Le 1° juin je n’ai, plus que 1,9
millions de globules rouges. J’ai parfois du mal à parler à
voix haute. Des transfusions s’imposent. Je téléphone
longuement à René Levy ( je vous parlerai de lui plus
tard), pour lui demander conseil : soit il me prend chez lui, et
je suivrai ses instructions, soit je me fais reséquer. Il me
dit qu’il faut voir les choses en face et stopper ces pertes de sang.
La mort dans l’âme, rendez-vous est pris avec mon urologue ;
je mange du chocolat et des gâteaux secs ; c’est un début
de débandade alimentaire ! Le 21 juin, retransfusion ;
mes globules remontent à 2 millions 240 (je précise que
la norme est autour de 5 millions)
Le 26 juin, c’est l’apothéose, je ne peux
plus uriner, un caillot de sang bloquant tout. (Le 25 Juin j’étais
à Grenoble chez Maguy Lebrun dont je reparlerai si vous le désirez).
Me voilà en urgence à la clinique, où au lieu de
me sonder, on le donne des calmants ( mon urologue n’étant pas
là !) Me voilà avec une 4° transfusion de trois flacons
de sang, avant une nouvelle résection : du jour au lendemain,
plus une goutte de sang dans les urines.
Mon urologue va me presser sérieusement
pour me faire enlever ma vessie : en termes chirurgicaux on dit
" exérèse " et j’ai appris dans la
foulée à mon coiffeur qu’en me coupant les cheveux il
pratiquait sans le savoir une exérèse capillaire, au minimum
une capillarotomie partielle. La langue chirurgicale me met en joie.
Mon beau-frère m’écrit une lettre
pathétique pour me conjurer d’obéir : "
tu viendras à genoux nous supplier de pratiquer cette ablation
" écrit-il.
Je suis là à un tournant :grâce
aux livres de Shelton sur le jeûne, de Monique Couderc (qui relate
dans un livre comment elle s’est guérie avec un jeûne de
21 jours d’un cancer de l’utérus) de Satilaro qui s’est guéri
d’un cancer avancé par la macrobiotique, Je sais que
je peux guérir
Grâce à mon urologue et à
mon beau-frère je sais que la maladie est au tournant dont j’ai
parlé plus haut. Je vais jouer ma dernière carte, le jeûne ;
mais je ne sais pas si je vais tenir longtemps car les maladies graves
demandent parfois 30 à 45 jours de diète, or mon expérience
est assez courte en jeûne. J’ai fait un jeûne d’une semaine,
plus un autre que je voulais de 10 jours et qui n’a duré que
3 jours !
Nous partons en Corse dans un couvent à
Erbalunga où une sœur de ma femme est religieuse. Je décide
donc de commencer à jeûner, cela durera ce que cela durera.
Le secret du jeûne est de se décider
pour la journée. Je sais que les trois premiers jours sont souvent
les plus durs et cela ne rate pas : mal de tête, on se sent
au 36° dessous : cela c’est le droit d’entrée. On
est quasi certain que l’on va arrêter le lendemain. Le lendemain,
au réveil, cela va beaucoup mieux et on en reprend pour une journée.
L’après-midi du second jour est assez effroyable,
mais le 9° jour, je me sentirai mieux qu’au second !C’est stupéfiant,
mais c’est ainsi, après le 3° jour, je suis sur orbite :
Je n’ai pas faim.
Beaucoup de personnes pensent qu’il faut une volonté
de fer pour jeûner longtemps ; c’est faux ; il faut
être très motivé dans les tous premiers jours :
j’ai alors tout pour être motivé : la trouille d’une
ablation pouvant avoir des conséquences majeures sur la sexualité
et la certitude de l’efficacité du jeûne. Certitude ?
On n’est jamais certain de rien et surtout en matière médicale.
Je crois au témoignage " de bonne foi "
au témoignage qui rend un bon son, et j’espère que cette
causerie rend un bon son ; Monique Couderc m’a donné un
tel témoignage ; Satilaro aussi ; Sheton qui a soigné
toute sa vie des maladies diverses uniquement par le jeûne ne
dit nulle part expressément que le jeûne guérit
le cancer, mais il signale qu’il n’y a que trois cas sur mille de grosseurs
suspectes au sein qui résistent à une semaine de jeûne.
Beaucoup de personnes disent que la macrobiotique
est une sorte de charlatanisme, ainsi que les tenants du jeûne.
Et pourquoi pensez-vous que les gens en vantent l’efficacité ?
Pour faire vendre leurs livres m’a-t-on répondu ; quand
on commence à voir les choses par le petit bout de la lorgnette,
on voit tout mesquin. Mais quand il s’agit de votre peau, on
peut penser que cela vaut au moins le coup d’essayer . Eh ! bien non :
j’ai rencontré plusieurs personnes qui n’ont jamais essayé
quoi que ce soit, et même deux qui n’ont pas voulu lire un manuscrit
où je raconte ma guérison, de peur, m’a dit l’une d’elles
d’être déstabilisée !
Voyons donc les effets du jeûne constatés
sur moi : au bout d’une semaine, me sentant assez faiblard, je
me fais faire une prise de sang pour savoir combien j’avais de globules
rouges ; je rappelle que j’avais à l’époque de gros
problèmes de ce côté là ; mon médecin
de famille avait même prévenu ma femme que j’avais dans
l’immédiat plus à craindre de l’anémie que de tout
autre motif. Du coup je dis au docteur X ( mon épouse) que si
mes globules redescendaient en dessous de trois millions ( le chiffre
normal est entre 4,5 et 5 millions), j’arrêterai immédiatement
ma diète. Stupeur, j’ai 4,16
millions de globules rouges, chiffre jamais atteint depuis des mois
en dépit des transfusions ! Ma réaction est de
mettre en doute le sérieux des laborantins corses et je me promets
de changer de laboratoire pour l’analyse de la semaine suivante. Une
semaine suivante, reanalyse : Les globules rouges ont encore augmenté !
, ainsi que tous les autres chiffres sauf le glucose, tout cela en buvant
de l’eau chaude ! Le taux de cholestérol a augmenté,
ce qui arrive aux gros mangeurs de viande, alors qu’avant ce jeûne,
vu mon régime quasi végétalien, (la macrobiotique
est plus stricte que les végétariens) j’avais un taux
de cholestérol inférieur à la normale, ce qui est
rare en France dit-on. En somme je continue à manger du Gruau :
je m’auto-bouffe. Tout cela est en gros la théorie de Shelton :
en cas de disette, l’organisme dévore tout ce qui n’est pas vital
pour sa survie. D’ailleurs même chez ceux qui sont morts de faim,
le cerveau par exemple ne perd pratiquement pas de poids. J’aurais du
lire plus attentivement le livre de Shelton ; je n’aurais pas été
étonné de voir mes globules remonter ni de voir les pulsations
diminuer de 20, ce qui fait que j’ai un pouls aux environs de 4O car
j’ai généralement aux environs de 60.
En somme le corps se repose, mon corps se débrouille
pour transformer les cellules cancéreuses en bons globules rouges !
en tout cas tout se passe comme si. Mon corps consomme tout ce qui ne
sert à rien, ma vue s’améliore : Shelton dit que
certaines impuretés dans le cristallin sont nettoyées ;
c’est une sensation assez extraordinaire que j’ai vérifiée
au moins trois fois ( et beaucoup plus que trois fois depuis que
j’ai écrit cette conférence) : après 15
jours de jeûne, la lumière ruisselle de partout : !
On a la même sensation que lorsqu’il a plu l’été
après une semaine de canicule poussiéreuse : on reçoit
pus de lumière, cette sensation va en croissant et dure une quinzaine
de jours après la fin du jeûne.
Naturellement mes forces physiques n’augmentent
pas, mais je descends encore les 26 marches du pigeonnier où
nous sommes dans ce couvent d'’Erbalunga ; cela au moins une fois
par jour, et je me paie même le luxe de désherber une à
deux heures par jour la place devant l’église du monastère.
C’est aussi moi qui prépare les repas du docteur X et j’ai même,
le 14° jour de diète, préparé un repas pour les
onze sœurs du couvent, car je voulais qu’elles goûtent à
la cuisine macrobiotique.
Je commence à penser que mon jeûne
va peut-être durer un mois et je veux entrer sur le continent,
car j’ai peur de devenir intransportable ; par ailleurs les bonnes
sœurs n’ont pas trop envie non plus de me voir passer l’arme à
gauche au sein de leur couvent, car elles aussi pensent (comme quiconque
n’a pas pratiqué de jeûne prolongé) que le jeûneur
va sans façons s’évanouir de faiblesse à tout moment.
Sur les conseils du Docteur corse ( celui du couvent), je vais manger
deux cuillerées à café de miel pour le voyage.
C’est ce docteur qui écrivait les ordonnances pour analyser mon
sang. Il avait un peu peur que je tourne de l’œil dans l’avion par hypoglycémie
( ce qui signifie en français courant par manque de sucre)Le
retour se passe très bien : une ambulance m’amène
à l’aéroport de Bastia, une autre m’attend à Orly,
et 5 heures 3O après mon départ du monastère d’Erbalunga,
j’entre dans ma maison à Tours. Je suis un peu mal à l’aise,
parce que je pense que, si cela était nécessaire, je pourrais
faire 4 ou 5 km à pied, or on me véhicule en fauteuil
roulant à travers les aéroports ! Je me sens hypocrite
comme un faux malade ; ainsi va l’administration, j’avais juste
besoin d’un taxi pour passer de l’aéroport à la gare,
mais cela ne se fait pas, toute la partie du voyage qui ne se fait pas
en avion doit se faire en ambulance !
En attendant je passe devant tout le monde, et
c’est toujours agréable de passer devant tout le monde :
ce serait un des motifs du nombre croissant des candidats à la
Présidence de la République.
Chez moi, je m’installe au rez de chaussée,
mais avec le recul je vois maintenant que c’est par peur psychologique
de la faiblesse plus que par faiblesse véritable. Je me sens
profondément en vacances, et j’ai une vie de roi fainéant.
Je reste deux à trois heures debout et alternativement couché,
la fenêtre ouverte. Souvent un écureuil inspecte soigneusement
un gros arbre juste devant ma fenêtre, ce qui crée une
ambiance très Walt Disney.
Les jours défilent et la faim ne revient
pas ( I8° jour). Je ressens une fatigue saine, comme la fatigue ressentie
après une longue promenade, puis je me couche et cette fatigue
s’en va tout simplement. Parfois il est vrai, j’ai des accès
de faiblesse aigus, la quasi-impossibilité de soulever ma jambe
et juste assez de force pour parler à voix basse. Je pense parfois
à ce mendiant qui apitoyait les gens en disant qu’il n’avait
pas mangé depuis 3 jours ! S’il disait " Ma pauvre
Dame je n’ai pas mangé depuis 18 jours, on lui rirait au nez.
(J’avais aussi un énorme déficit de globules rouges qui
explique aussi cette faiblesse)
On vient me faire des prises de sang à domicile
pour vérifier où en sont les constates vitales ;
plaquettes et globules rouges montent régulièrement.
Les journées passent comme des éclairs ;
je suis devenu très frileux ; le Docteur X me donne trois
bouillottes en plein mois d’Août. Mon système digestif
est soumis à rude épreuve, car j’ai de plus en plus de
nausées, comme quelqu’un qui aurait trop mangé !
Ces nausées sont décrites par Shelton, il signale un patient
qui a commencé des vomissements le 5Oéme jour, lors d’un
jeûne de 6O jours
Sortie de jeûne
Finalement, vais-je tenir 30 jours ?
. Non, le 23 août ( I989), j’arrête après très
exactement 28 jours et demi où je n’ai bu que de l’eau à
l’exception de deux cuillerées à café de miel…(une
dans l’avion, et l’autre à un moment où je me sentais
près de tourner de l’œil, en remontant une poubelle vide)
Il y a plusieurs signes pour arrêter un jeûne :
le premier est d’avoir de nouveau faim, mais je n’avais absolument
pas faim, quiconque a des nausées me comprendra aisément.
J’ai lu depuis chez d’autres auteurs que Shelton que souvent la faim
ne revient pas : j’ai fait un 2° jeûne l’année dernière
( et beaucoup d’autres jeûnes depuis cette conférence,
sans jamais revoir la faim) Le second signe est d’avoir la langue
qui redevient rose ma langue est bien redevenue rose après
avoir été chargée d’extraordinaire façon,
au point que je me la raclais avec une petite cuillère chaque
jour et même deux fois par jour. 3° Tout signe d’alarme),
exemple baisse des globules rouges : c’est, justement ce qui était
en train de m’arriver, les globules n’ayant sans doute plus de cellules
cancéreuses à se mettre sous la dent, leur nombre commence
à baisser.
On signale aussi ( mais je ne l’ai jamais ressenti)
la fragilité des yeux : le jeûneur ne peut plus supporter
la lumière. Il faut arrêter immédiatement. On cite
des cas limites comme Marthe Robin ( qui jeûnait, elle, involontairement,
elle ne pouvait rien manger !) qui vivait dans le noir total. ;
cette personne passe pour ne pas s’être nourrie pendant de grandes
périodes de temps.
Le dur, le très dur pour moi du moins, est
la sortie du jeûne. Je passe mon temps à dire et redire
que pendant le jeûne on n’a pas faim, mes dés que je recommence
à manger, je me transforme immédiatement en, bête
affamée, prête à avaler du plomb et mastiquer des
briques. J’ai délégué pour cette première
sortie de mon premier jeûne, tout pouvoir alimentaire au docteur
X. René Levy, consulté par téléphone, nous
conseille 150g de riz cuit toute la nuit dans 7 volumes d’eau et passé
ensuite au chinois, avec un peu de tekka et de tamari ( assaisonnement
que le docteur X refusera). Je ne suis plus que faim et à 5 heures
du matin, je veux que me docteur X me fasse un plat sur-le-champ, je
suis prêt à tuer le docteur X à coups de marteau
A moins d’être un surhomme, il ne faut
pas être seul pour sortir d’un long jeûne ( ni du reste
être seul pour faire un long jeûne car on peut tomber dans
le coma par manque de sucre) : Je pesais à la fin du jeûne,
52Kg 5OO et trois jours plus tard, grâce à mon épouse,
je pesais toujours le même poids. Le danger signalé par
tout le monde est de remanger trop et trop vite. Je sens que mon corps
continue à se nettoyer
Voici l’heure cruciale, la confrontation avec mon
urologue. Je rappelle que la dernière fois que nous nous étions
vus j’avais un tel caillot de sang que je ne pouvais plus avoir de miction,
tout étant obstrué. Le Docteur Besancenez me prévient
avant l’examen cystoscopique ( ce qui veut dire vue de la vessie) :
" si vous ne m’obéissez pas, je ne m’occupe plus de
vous ". Nous sommes en Août et je rappelle qu’il voulait
m’enlever la vessie ; il ajoute une phrase du genre de "
j’ai plus de 25 ans d’expérience tumorale ". Mon beau-frère
m’a dit une fois que le Docteur Besancenez a plus de titres que lui.
Je lui fais remarquer qu’il n’a pas du voir beaucoup de ses patients
jeûner 28 jours. Il ne dit rien et prend son appareil, regardant
très longtemps sans dire un mot ; enfin il déclare
" qu’il n’y a pas lieu d’enlever la vessie pour le moment "
Sur le coup j’ai une réaction stupide, je dis à ma
femme " je savais bien que le Docteur était honnête "
Il ne s’agissait pas dans mon esprit d’honnêteté de fric
mais d’honnêteté intellectuelle. Il faut être un
grand Monsieur pour reconnaître qu’un pronostic est faux. Je suppose
qu’il n’en croit pas ses yeux ; il me fera une biopsie (c’est à
dire qu’il prélèvera un petit morceau de vessie pour l’envoyer
au laboratoire. Le compte rendu du laboratoire est formel " absence
de cellule tumorale identifiable "
Cette fois ce sont les yeux du laboratoire qui
ont tranché : Adieu la tumeur de grade 2, la tumeur a été
tout simplement dégradée comme un officier félon !
et l’examen fait deux ans plus tard, il y a quelques semaines ( le 14
avril 1992), confirme que je n’ai rien, rien de rien, rien d’observable,
car " Les gens bien portants sont des malades qui s’ignorent "
soutenait le Docteur Knock. Je crois qu’il faut dire le contraire :
les malades sont des gens bien portants qui s’ignorent. Le malade est
un bien portant inobservable.
Cette fois c’est la victoire. (10 ans
après cette conférence en 2OO2, je n’ai toujours rien
vu , plus exactement rien d’observable n’a été observé).
En résumé, en un an de macrobiotique
mal suivie car j’absorbais de trop grandes quantités, j’ai d’abord
stabiliser en quelque sorte la tumeur, puis je suis venu à bout
de ma maladie grâce à un jeûne de 28 jours
Mon urologue n’a rien trouvé d’anormal depuis ;
quant au gastro-entérologue, je n’ai plus jamais eu besoin de
le voir puisque la macrobiotique, même imparfaitement suivie a
suffi à faire disparaître mes maux de ce côté
là. Imaginez que depuis 20 ans, il ne m’arrivait pas une seule
fois d’aller à la selle sans qu’il y ait du sang et que cela
a disparu depuis bientôt 5 ans !
Maintenant que je suis un bien-portant observable,
ma femme suit la macrobiotique beaucoup plus strictement que moi ;
elle l’a fait dans un premier temps par solidarité, peut-être
aussi pour m’entraîner lors de phases de découragement,
puis dans un second temps pour elle-même. Je rappelle cette spectaculaire
disparition de cet eczéma qu’elle traînait depuis plus
de 20 ans, je répète 20 ans ( apparu après un accouchement)
et qui a disparu après trois mois de macrobiotique alors qu’elle
ne s’y attendait pas du tout. Il ne s’agit pas de placebo puisque son
seul motif était au départ la solidarité !
Nous continuons pour deux raisons : la première
est que l’on se sent mieux dans notre peau, et la deuxième est
que nous trouvons bon ce que nous mangeons ! : Il semble austère
de ne manger ni beurre, ni viande, ni lait, et encore plus austère
de manger beaucoup de céréales. Je viens là pour
témoigner que ces céréales sont délicieuses,
mais comme en matière de goût rien n’est absolu, disons
que ces céréales me paraissent délicieuses. Le
goût évolue et lorsque le corps a vraiment besoin d’une
nourriture, cette nourriture est trouvée délicieuse ;
la réciproque est fausse car il est facile de se créer
des besoins artificiels, comme le tabagisme et l’alcool. La nourriture
macrobiotique non seulement n’est pas un pensum à avaler comme
un médicament mais procure de vraies joies gastronomiques. Je
reste convaincu que la macrobiotique peut guérir de beaucoup
de maladies et je vais vous dire quelques mots de Saint Gaudens.
A Saint Gaudens, existe
un Centre Cuisine et Santé, tenu par René Lévy,
et là on vous apprend la cuisine macrobiotique. Cette cuisine
est soutenue par la théorie du Ying- Yang, qui distingue dans
la nature des forces de dispersion ( Yin) et de concentration ( Yang),
la nourriture macrobiotique réalisant un équilibre entre
ces deux antagonismes. Que ces théories soient fumeuses, c’est
possible ; mais j’en vois les résultats : Briach avait
une tumeur au cerveau ; ce jeune homme n’est pas un ectoplasme,
ses parents ont un numéro de téléphone et ce numéro
de téléphone, ma femme l’a utilisé pour savoir
comment les parents de Briach lui préparaient la nourriture,
car il est actuellement parfaitement guéri.
Vous connaissez sans doute l’histoire du Sapeur
Camembert : l’histoire se passe il y a environ un siècle
et démielle brave sapeur est malade et va consulter. Le
docteur du régiment lui prescrit " de suivre son ordonnance ".
Le Sapeur Camembert totalement illettré ; il ne connaît
pas d’ordonnance ordonnance si ce n’est le domestique du docteur, (
à cette époque les officiers et en particulier les docteurs
militaires avaient à leur service un domestique ainsi nommé.
Comme ce dernier est à cheval, le Sapeur doit courir pour le
suivre, ce faisant il eut très chaud, sua abondamment et fut
guéri de cette façon..
Autrement dit, quand je vois des cancers ( maladie
Yin par excellence) soignés efficacement, je suis prêt
à obéir, bête et idiot dans un premier temps, au
nom de l’efficacité. j’ai pris conscience ensuite que c’est moi
qui suis bête et idiot de croire qu’il faut suivre aveuglément
une règle, fut-elle macrobiotique : en macrobiotique, c’est
justement vous qui arriverez un jour à faire votre ordonnance
en sélectionnant ce que vous allez mettre dans votre assiette.
Le titre d’un article du Monde était "
Mort sur ordonnance ", relatant une étude faite sur
des patients morts malheureusement des suites de leur ordonnance, :
tant qu’à faire je trouve préférable que ce soit
mon ordonnance.
Je vais vous parler de l’ambiance de Saint Gaudens
et de celle des hôpitaux . Dans les hôpitaux parisiens ou
les cliniques tourangelles, (j’ai effectivement largement fréquenté
les deux), c’est l’ambiance feuille morte. Entendez par-là
que les patients sont totalement irresponsables. Ils ont abandonné
le gouvernail, non seulement au docteur, mais à la clinique :
vous avez la responsabilité d’une feuille morte au fil de l’eau :
vous êtes " super " infantilisé, on
vous fait coucher, lever, marcher, boire et manger, on vous fournit
la télévision, et si cela ne suffit pas du tranxène
pour dormir. Le patient patiente : il attend le sommet de la
journée, le passage du docteur météore, blouse
blanche entourée de plusieurs autres blouses se tenant à
distance respectueuse, avec une infirmière greffier qui note
les paroles de Jupiter. Le patient attend, son seul acte volontaire
a été de rentrer à l’hôpital ; il est
venu là comme on va porter sa voiture à laver et
il attend que les grosses brosses se mettent à tourner et l’eau
à gicler pour sortir de là propre et régénéré.
Son seul désir est de sortir de là, car le temps qui y
est vécu est du temps mis entre parenthèses. Les conversations
entre malades hospitalisés portent essentiellement sur "
ce qui ne va pas "
A Saint Gaudens c’est le contraire : la conversation
porte sur ce qui va mieux ; certes vous y trouvez aussi certains
" passifs " qui attendent tout de "
Ils " ; qui sont assez déroutés de ne pas trouver
là d’anesthésiste, alors qu’ils étaient fins prêts
pour être anesthésiés, pris en main, dorlotés,
mais ceux là ( et d’une certaine façon on en fait tous
partie) changent d’attitude ou s’éliminent d’eux-mêmes
en partant.
L’ambiance est à la guérison.
Chacun admire ses propres progrès et les progrès des
autres. Je revois un Suisse qui avait un cancer du rectum et qui me
disait : " j’ai de la volonté, je vais manger
du sarrasin et je vais guérir ". Il était touchant ;
on sentait que tout son être était tourné vers la
guérison, on sentait qu’il s’était totalement pris en
main ;
Pour conclure sur le domaine purement médical,
je ne veux pas donner l’impression de dénigrer la Médecine
et les Médecins. J’ai été bien content de les trouver,
et mon urologue me " suit " toujours ne serait-ce
que pour savoir si je suis vraiment guéri ! Simplement il
faut connaître qu’il existe une possibilité parallèle.
Le corps, souvent, connaît mieux que quiconque ce qui ne va pas,
l’instinct de vie qui est en nous s’adapte immédiatement sans
que nous en ayons conscience. IL transforme en nous-mêmes ce que
nous buvons, respirons, mangeons. Cet instinct de vie peut remettre
les pendules à l’heure quand tout se dérègle ;
Le jeûne est efficace pour réveiller cet instinct de vie,
car il déclenche l’état d’esprit nécessaire. La
puissance du jeûne accompagne l’état d’esprit, peut-être
faut-il dire tout simplement dire la puissance de l’esprit. Y-a-t-il
un risque ? Certainement. Il est bien évident que si mon
urologue voulait que je lui obéisse, c’est qu’avec son expérience
il pensait que les conditions thérapeutiques pour m’enlever la
vessie étaient optimum, et que ne pas le faire me conduisait
dans le mur. Et je rends d’autant plus hommage à cet homme
qu’il a su faire confiance à ses yeux plutôt qu’à
son expérience. Vous pouvez toujours penser que vous allez rater
une occasion thérapeutique et de cela on peut discuter à
l’infini. En attendant, ma vessie, elle est toujours là. Pour
vous oui, mais pour un autre ? m’objectait une pharmacienne qui
se demandait si elle allait ou non ne afficher une invite à venir
à cette conférence. Je serais un charlatan de répondre
oui ! Je ne peux que livrer mon expérience
Mais si j’ai entrepris
cette démarche de guérison, c’est grâce aux témoignages
et de Monique Couderc et de Satilaro ; Rien ne dit que cela
fonctionnera aussi pour vous ! Si je vous disais de " faire
comme moi " je ferais de la médecine, or je ne suis
pas médecin. !Je suis responsable de moi, pas de vous, c’est
vous qui êtes responsable de vous ! Si je ne donnais pas
mon témoignage je ne me sentirais pas à l’aise, je ne
serai vraiment à l’aise que lorsque au moins une personne se
sera tirée d’affaire grâce à mon témoignage,
puisque c’est grâce à des témoignages que je me
suis moi-même tiré d’affaire. ( une personne s’est sortie
de son cancer de la vessie depuis, ‘est le sujet de ma 2° conférence)
La situation est un peu celle-ci: Supposons qu’au lieu de faire 5 km
pour aller quelque part, j’aie trouvé un raccourci qui permette
d’aller au même endroit en escaladant un rocher : ce n’est
pas criminel peu solidaire de garder ce raccourci secret ! Cela
ne veut pas dire que tout le monde peut prendre ce raccourci !
c’est à vous d’en juger, vous ayant exposé au mieux mon
escalade, c’est à vous de savoir si cela vous paraît
dans vos possibilités.
Il y a enfin autre chose de bien plus important
que je découvre dans un jeûne. Je découvre soudain
la beauté d’une fleur d ’un arbre, d’un nuage. Cela fait un peu
eau de rose, mais c’est un sentiment très fort. J’ai l’impression
littéralement de découvrir mon jardin, de goûter
la nature d’une façon presque physique. Une branche d’arbre vue
par la fenêtre de mon monastère corse me remplit d’émerveillement
alors qu’en temps normal, il aurait fallu un coucher de soleil ou quelque
paysage grandiose de montagne pour m’émouvoir. Un
ami ( qui a un rôle important dans la ville de
Tours) à qui j’ai raconté mes différents jeûnes
en a fait un de 6 jours : à la fin, il s’est mis à
écrire des poèmes ce qu’il ne faisait plus depuis son
adolescence !Cet état merveilleux de l’adolescence où
nous avons en nous l’enthousiasme, s’installe tout naturellement, comme
si le corps, libéré de la nourriture reprenait son rôle
de récepteur de l’univers Je me mets aussi à composer
des poèmes, je ne vous en lirai qu’un intitulé "
Heureux ceux qui ont faim "
Avoir faim,
Faim de nourriture
Faim d’oxygène
Faim de Dieu
C’est la marque de la vie consciente.
Le gavé d’oxygène ne sait pas qu’il respire
Le gavé de bouffe use de mille épices
Et de mille artifices pour savoir qu’il mange
Le gavé de plaisir ne sait plus que Dieu est
là,
Ne sait plus qu’il vit
Il ignore même qu’il est gavé
Pendant mes deux jeûnes de 4 semaines, j’ai
écrit presque tous les jours d’immenses lettres : contrairement
au temps normal où comme tout un chacun je dois me gratter la
tête pour aligner 5 lignes ; Je me sens débordant
de choses à dire, comme un jeune amoureux qui n’a aucun effort
à faire pour trouver des idées ; il n’a qu’à
recopier ce qu’il a dans le cœur. La différence ici est que c’est
de la vie dont je me sens amoureux.
Je dois aussi parler
de l’effet de la diète sur ce que l’on doit bien appeler la spiritualité.
Je sais que certaines personnes peuvent jeûner très longtemps
dans le but d’améliorer leur santé, et strictement ne
rien éprouver sur le plan religieux. Mais pour celui qui a un
tout petit quelque chose, et je veux dire par là que Dieu ne
le préoccupe guère plus que le minuscule scintillement
d’une lointaine étoile, mais le préoccupe un petit peu
quand même, le jeûne transforme cette lumière à
peine réelle en soleil éclatant. Je mes sens aspiré
vers le haut, au point que en fin de compte, ll devient secondaire
que mes maux guérissent ou non.
Au lieu de savoir intellectuellement que la réalité
n’est pas faite de la satisfaction des envies et de la jouissance matérielle,
j’éprouve quasi physiquement, sans intervention du cerveau, qu’il
suffit de s’abandonner à la Joie qui nous environne de toutes
parts. Je sens que la vie doit être contemplée, adorée,
et la Joie me pénètre alors comme la chaleur du soleil,
sans arrière pensée est sans projet futur.
Je voudrais soulever un petit point de logique :
Les résultats de la méthode du jeûne ne sont pas
statistiquement établis (encore que Shelton ait répertorié
12OOO cas d’applications du jeûne à la maladie, je n’ai
pas dit 12000 guérisons) . toutefois la statistique concerne
un groupe et non l’individu : L’espérance de vie est un
chiffre très fiable pour les compagnies d’assurance : Elle
leur permet à ces compagnies d’assurance, de faire des barèmes
pour les hommes de 57 ans qui ont une espérance de vie de 20
ans par exemple. Ce chiffre ne me concerne pas ; il concerne le
groupe des gens qui ont cet âge mais moi, avec cet âge,
je peux très bien mourir demain ou dans trente ans. Le Docteur
Besancenez se fondant sur ses 25 ans d’expérience tumorale, n’a
jamais vu, à ce stade, de guérison non provoquée
médicalement, et s’il déclare qu’il ne s’occupera plus
de moi ( si je ne suis pas ses conseils) il fait son métier en
mettant la pression psychologique maximum ; Il aurait été
malhonnête en agissant autrement, car le jeûne et la macrobiotique
sont pour lui du folklore.
Question folklore je ne suis pas en reste. Entre
autres un guérisseur qui sentait le tabac et le vin rouge, mais
qui avait parfois des succès ; un autre guérisseur
plus smart de présentation, mais qui ne réussissait guère
qu’à me faire baisser la tension ( que j’ai très élevé)
Je serais un lâche de ne pas relater aussi
une curieuse expérience due à Maguy Lebrun, même
si nous approchons là de la pure magie…Maguy Lebrun croit au
pouvoir de l’esprit, au pouvoir de l’amour ; elle a suscité
dans diverses villes et en particulier à Tours des groupes de
personnes qui se réunissent en cercle, en se tenant la main :
le malade qui demande de l’aide se met au milieu et les sympathisants
essaient de se concentrer pour que le malade guérisse. Je n’ai
pas honte de dire que j’ai été parfois à ces réunions
d’abord comme malade puis comme sympathisant. Considérer que
l’Amour est une force est sans doute fou mais cela me parait une hypothèse
saine, à vérifier.
Je cite souvent la fable de La Fontaine où est
narrée l’histoire de deux grenouilles tombées dans un
seau de lait et promises à une mort certaine. La première
grenouille déclare à la 2° qu’elle préfère
mourir tout de suite, plutôt que de se débattre vainement.
Statistiquement, un animal qui tombe dans une cuve aux parois lisses
avec du liquide doit voir 0 chance sur cent d’en sortir toute seule.
La deuxième, refusant les statistiques,
se démena comme un diable dans un bénitier. Le lait devint
beurre et elle sauta dehors. Cette grenouille avait foi dans son instinct
de conservation. Par un processus inattendu, la voilà tirée
d’affaire.
J’ai écouté mon instinct de conservation,
et surtout cru à la vérité des témoignages
que j’ai eu la chance d’avoir.
Il est notoirement stupide de rejeter la
médecine, mais parfaitement borné de rejeter sans examen
d’autres méthodes.
L’œil droit et l’œil gauche donnent deux
visions distinctes et contradictoires du réel. Pour supprimer
cette contradiction, on peut se mettre un bandeau sur un œil ou alors,
ouvrir les deux yeux. Celui qui a un bandeau voit un univers plat et
sans contradiction, l’autre découvre l’univers en relief.
Jeûne et régime macrobiotique donnant
un relief puissant à ma vie, mes problèmes de santé
sont devenus le cadet de mes soucis. Vexée sans doute de voir
que je ne me souciais plus d’elle, la santé est revenue, elle
est revenue de surcroît comme le dit une phrase célèbre.